Depuis quelques temps, je me casse le cul à essayer de parler inclusif sur mes articles de blog. Parler de personnes à penis ou vulve pour homme ou femme. Pour ne pas invisibiliser les personnes transsexuelles. Après une intéressante discussion avec une amie à propos de l’histoire des collages et de Stern et du féminisme, j’ai réfléchi.
Je ne me revendique pas féministe, même si j’adhère à la majorité de leurs idées. J’ai été dégoûtée de pas mal de feminazi et je ne veux pas être comparée à ce genre de personnes si je me décris comme féministe. Peut-on dire que je suis donc alliée du féminisme? Féministe, mais de loin? Et même. C’est s’attribuer une étiquette et j’ai horreur de ça. Et j’ai aussi l’impression que quand on se revendique militante pour cette cause très noble, à la moindre erreur ou maladresse, c’est la porte ouverte à toutes sortes d’insultes, choseblaming en tout genre parce que l’anglish c’est à la mode alors qu’on était tous nuls en anglais au collège, et surtout de bad buzz et de cyber harcèlement. Et si il y a une chose que je ne souhaite pas vivre de nouveau, c’est bien le cyber harcèlement. Fin de la parenthèse.
A propos d’inclusivité femme/vulve homme/pénis pour pas invisibiliser la communauté trans que je respecte énormément, je préfère voir les choses sous un autre angle afin de n’invisibiliser PERSONNE et d’inclure TOUT LE MONDE.
Une femme, quel que soit son appareil gĂ©nital, est une femme dès lors qu’elle se revendique et se sent femme. C’est personnel, ça appartient Ă chaque personne. De mĂŞme pour les hommes. Donc Ă©videmment que je continuerai, pour un test sextoy, Ă dire que tel ou tel objet se pose sur tel ou tel appareil. Mais si je peux parler de fĂ©minitĂ©, je parlerai de femmes parce qu’appelons un chat un chat. Une personne nĂ©e femme ou devenue femme, ça reste une femme. APPELONS UNE CHATTE UNE CHATTE (c’était une blague, pour les gens comme moi qui ne dorment pas assez). Dès lors que je parle de FEMMES, j’inclus TOUTES LES FEMMES. Les cis, les trans, les (in)valides, les femmes voilĂ©es ou non… et peu importe leur origine ethnique. Pourquoi faire tout le temps des prĂ©cisions pour n’invisibiliser personne alors que ça invisibilise tout le monde?
J’ai l’impression (je me trompe peut être, je n’ai pas la science infuse, et tu as le droit de me corriger du moment que c’est en toute bienveillance, puisque c’est mon état d’esprit) que plus on insiste pour inclure une cause en particulier, plus ça nous divise, en tant que femmes. Alors que le féminisme, de base, ce n’est pas s’unir TOUTES pour obtenir l’équité? Vous croyez vraiment que nous pouvons arriver à quelque chose de productif et bienveillant en nous divisant? Alors qu’on pourrait être toutes ENSEMBLE?
Je parle plutĂ´t d’Ă©quitĂ©, plutĂ´t que d’Ă©galitĂ©. L’Ă©galitĂ© pure et dure, au sens littĂ©ral du terme, n’est pas possible. L’équitĂ© repose sur la volontĂ© de comprendre les gens et de leur donner ce dont ils ont besoin pour s’épanouir. L’Ă©galitĂ© aussi. Les deux termes visent Ă promouvoir la justice, mais l’égalitĂ© ne peut ĂŞtre atteinte que si tous les gens partent du mĂŞme point de dĂ©part et ont les mĂŞmes besoins. Or, ce n’est pas le cas. Nous sommes tous diffĂ©rents. Personne n’a les mĂŞmes besoins et quels que soient nos besoins et notre point de dĂ©part. Nous avons droit au mĂŞme but.
Je ne sais pas. Ce sont des questions que je me pose. Je ne suis pas très bien renseignée, je cherche à comprendre, sans chercher à offenser quiconque. J’ai juste besoin d’apprendre, tout simplement. Et ce n’est pas évident du tout.
Pour moi, le fĂ©minisme, c’était la sororitĂ©. ĂŠtre ensemble, avec nos diffĂ©rences qui font ce que chacune d’entre nous est, et qui est une force, pour obtenir un monde dans lequel il n’y aurait pas de diffĂ©rences de traitement entre les deux sexes. Et quand je lis Twitter, Ă propos de fĂ©minisme, je ne vois que haine, conflit… donc tout l’inverse de sororitĂ©, d’unitĂ©, pour rĂ©ussir ensemble. Je sais pas. J’ai besoin de connaĂ®tre, de comprendre.
Si il y a bien une personne qui n’est pas discriminante et qui accepte chaque personne avec ses différences, c’est bien moi. Et je vous voir venir, avec des tweets de moi bien vener. Vous croyez vraiment pouvoir juger une personne avec une poignée de tweets, sortis de leur contexte forcément sinon c’est pas drôle, pour me shame comme jamais? Alors que personne ici ne me connaît IRL, hormis trois personnes. Et le nombre est réel. Trois personnes.
Bref. Je divague. VAGUE. 🌊
Tout ça pour dire que j’aimerais comprendre le féminisme. Et surtout, j’aimerais comprendre que ce n’est pas la prise de tête que je lis tous les jours. Que cela peut être quelque chose de sain, avec des personnes réellement bienveillantes, qui acceptent que les personnes aient des opinions différentes sans les juger. Parce que quand je te lis Twitter, j’ai l’impression que c’est tout l’inverse. Et c’est pour ça que je ne veux pas me coller l’étiquette du féminisme. Parce que je ne veux pas être associée à cette facette que je n’aime pas.
Cette facette très tatillon, condescendante, passive-agressive, violente, avec des mots compliquĂ©s sans jamais rien n’expliciter de manière Ă rendre la chose accessible. Comme si c’était rĂ©servĂ© Ă une sorte d’élite, alors que les idĂ©es de base, putain je suis carrĂ©ment d’accord. Ça me fait penser Ă cette fois oĂą, ne comprenant pas une idĂ©e, j’ai demandĂ© Ă une personne de me donner des pistes pour comprendre. La rĂ©ponse? “Google est ton ami, dĂ©merde toi.” Alors que cette personne prĂ´nait la sororitĂ©, la solidaritĂ© et plein de belles choses. C’est un non-sens complet.
Il est dĂ©jĂ arrivĂ© que des personnes sur Twitter aient arrĂŞtĂ© de me suivre, au motif qu’elles pensaient que j’Ă©tais militante, pro fĂ©minisme, et par extension logique (uniquement pour elles), forcĂ©ment pour la prostitution, forcĂ©ment pro-sexe, forcĂ©ment plein de choses, que je n’ai jamais revendiquĂ©es. Mais Ă aucun moment je ne me suis revendiquĂ©e quoi que ce soit que je ne maĂ®trise pas. Et comment bien connaĂ®tre son sujet, comment pouvoir militer activement, si cette cause semble inaccessible Ă comprendre? Si personne ne veut t’expliquer quoi que ce soit?
J’avais Ă©crit un article, que j’ai du retirer Ă cause d’une grosse vague de harcèlement, de menaces de plaintes Ă cause du copier coller d’un tweet et de shitstorm qui m’est tombĂ©e sur le coin de la gueule. J’Ă©voquais Ă©galement ce sujet, mais aussi d’autres sujets sur lesquels je ne suis pas forcĂ©ment d’accord, tout en essayant d’ĂŞtre respectueuse mĂŞme si je pense diffĂ©remment. Je pense que ça a dĂ©finitivement coupĂ© mon espoir en la sororitĂ©, tellement je me suis faite dĂ©monter. Surtout par des femmes. Et mĂŞme par certaines blogueuses qui Ă©taient des copines! Je sais pas, quand une personne dit des conneries, il vaut mieux corriger de façon bienveillante en comprenant que la personne fait erreur, ou bien l’insulter de tous les noms en partant du principe que la personne est juste conne?
Ça milite, mais ça prend tout le monde de haut. Insulte. Juge. Le tout derrière cet Ă©cran qui nous protège apparemment tous. Qui nous permet d’ĂŞtre lâches en mĂŞme temps qu’on se prend trop au sĂ©rieux et qu’on ne se sent mĂŞme plus pisser. Ça pousse donc les autres personnes Ă s’autocensurer pour se protĂ©ger… Alors que nous sommes dans un pays de libertĂ© d’expression. On doit donc renoncer Ă notre droit de nous exprimer et de penser, pour ne pas subir la malveillance des autres. Quelque chose ne tourne pas rond.
Bref. Je me pose des questions, et parfois, mĂŞme notre copain Google (ou pas), ne peut pas forcĂ©ment nous rĂ©pondre. Je pense Ă des trucs. Parfois, c’est juste, parfois je fais des erreurs. C’est humain. Personne n’a la science infuse.