Aller au contenu
Accueil » Blog » Vergetures, kilos en trop, complexes.

Vergetures, kilos en trop, complexes.

Temps de lecture : 5 minutes

Ă€ la base, cet article Ă©tait un post instagram. Une photo d’un corps fĂ©minin, en culotte, avec des vergetures sur les fesses. Ça m’a donnĂ© envie de dire quelque chose Ă  propos de ces vergetures, de mes complexes… Et en fait, c’Ă©tait interminable. Je me suis donc dit qu’un article bodyposi pour envoyer de bonnes vibes pouvait ĂŞtre une bonne idĂ©e.

J’ai longtemps été complexée de mes vergetures.

Même sans jamais avoir pris de kilos de grossesse, j’ai beaucoup fait le yoyo niveau poids, et ma peau a morflé.

Anorexie, reprise de poids, rupture très difficile donc encore quelques restes de TCA, contraception, arrĂŞt du tabac, maladie Ă  en rester immobile plusieurs mois d’affilĂ©e… Ma courbe de poids depuis 10 ans? 39, 45, 40, 50, 70… Je passe presque du simple au double, et ce juste Ă  cause de ma santĂ©, qu’elle soit physique ou mentale.


Stretch marks on woman's thighs and buttocks

Ma santĂ© ne m’a pas Ă©pargnĂ©e niveau poids, et ma peau a su me le faire remarquer. Mes cuisses ont Ă©tĂ© tigrĂ©es d’énormes fossĂ©s roses et violacĂ©s, ma poitrine aussi… Je me suis longtemps cachĂ©e. Pas de maillot de bain en Ă©tĂ©, j’Ă©vitais soigneusement d’aller Ă  la plage ou Ă  la piscine. Avec un mari qui n’aime pas trop aller se baigner, c’Ă©tait facile de me cacher du regard des autres. Pas non plus de short trop court, ou mĂŞme de jupe. Un beau dĂ©colletĂ© plongeant? Grande folle! Hors de question, il y a quelques annĂ©es, de laisser apparaĂ®tre ces rayures.

Je me suis ruinĂ©e en huiles. En pommades cicatrisantes et divers massages. J’ai Ă©tĂ© abonnĂ©e Ă  trop de magazines Ă  la Cosmo qui vantaientt la maigreur, qui me faisaient me sentir comme une merde avec mon corps imparfait. En ventouses diverses.. et finalement, le temps a fait qu’elles sont devenues blanches, très proches de ma carnation.

On n’y peut rien. Si la peau droit craquer, elle craquera. Hydrate-toi bien, ça peut parfois Ă©viter que la peau craque. Je ne dis pas ça pour le cĂ´tĂ© esthĂ©tique, mĂŞme si j’ai pu le faire auparavant. Je dis surtout ça par confort: la peau qui craque, ça gratte. Ça dĂ©mange. Et la seule solution contre ça, c’est une bonne hydratation. Parce que se gratter, c’est juste encore plus abimer sa peau qu’elle ne l’est dĂ©jĂ .

Les vergetures, c’est normal d’en avoir. On en a toutes. Parfois, c’est la trace d’un corps qui a donnĂ© la vie. Parfois, c’est que la peau a craquĂ© pour une autre raison. Cela peut ĂŞtre tout simplement la pubertĂ©, mĂŞlĂ©e Ă  un patrimoine gĂ©nĂ©tique qui fait que ta peau est fragile. Un manque d’hydratation. Un poids qui ne peut pas ĂŞtre stabilisĂ©. Trop de raisons diffĂ©rentes, personnelles, et propres Ă  chaque personne.

Aime ton corps. Le haïr et complexer ne t’apportera rien de positif. Pourquoi s’encombrer avec des sentiments négatifs? A quoi ça sert? Qu’est ce que cela apporte?

Rien.

Enfin. Quand je dis rien, je veux dire: rien de bon pour toi. Rien qui puisse faire de toi une personne plus heureuse. Et pourquoi s’encombrer de si peu? Parce que cette absence de kilos en trop, ou de rayures te rend moins belle en tant que personne?

J’ai près de 20 kilos en plus que ce que je devrais faire par rapport Ă  mon IMC. La carte du rĂ©seau autoroutier de l’Allemagne sur la poitrine. Un motif zèbre sur l’entre-cuisses et les cĂ´tĂ©s des seins. De bonnes grosses cuisses qui se touchent alors qu’avant, je l’avais, ce putain de thigh-gap. Je suis passĂ©e d’un modeste 85b Ă  un gros 95e qui tombe Ă  cause du combo contraception hormonale, problèmes hormonaux personnels et prise de poids. Je fais 1m60, mais j’ai des pieds grands comme ceux de mon père et je lui pique presque ses godasses. J’ai bientĂ´t trente ans, mais j’ai l’acnĂ© d’une gamine de 15 ans.

Si l’on s’en tient Ă  ce que j’ai Ă©crit sur mon physique, on peut penser, grâce aux standards de beautĂ©, que je suis juste très laide. Je l’ai pensĂ©, pendant un moment. Et puis j’ai rĂ©flĂ©chi. Ă€ quoi bon? Ça sert Ă  quoi, de se miner le moral parce qu’on pense ĂŞtre un laideron? Et puis mĂŞme, c’est quoi un laideron? J’ai appris Ă  m’aimer, petit Ă  petit. Parce qu’il faut ĂŞtre rĂ©aliste: si je ne m’aime pas, qui m’aimera? Si j’ai zĂ©ro confiance en moi, qui pourra me faire confiance?

J’ai eu une pĂ©riode, pendant cette sorte de transition, durant laquelle je faisais tout pour me rendre en valeur. Pour apprendre Ă  m’accepter telle que je suis. Épilation ultra douloureuse de tous les poils de mon corps, peau qui gratte Ă  la repousse, peau qui pique… Et au bout d’un moment, ça m’a soulĂ©. Balek, je suis nĂ©e avec mes poils. Si je n’ai pas envie de les enlever, je les laisse. Si un jour j’ai envie de les enlever, je le ferai parce que je le souhaite moi, et pas Ă  cause d’un complexe ou du regard de la voisine. J’Ă©tais aussi un vrai pot de peinture niveau maquillage. Je me cachais derrière toutes ces couches de primer, fond de teint, blush, highlighter… Et finalement, j’ai dĂ©cidĂ© de diminuer au quotidien. De m’accepter sans maquillage, ou alors avec un minimum. Et surtout, de me maquiller si j’en ai l’envie, et de me maquiller parce que j’adore ça, plutĂ´t que de me maquiller pour les autres. Si j’ai envie de faire ma ValĂ©rie Damidot et de maroufler ma gueule de fond de teint, je le fais parce que j’en ai envie ce jour lĂ . Pas forcĂ©ment parce que mon acnĂ© me gène, ou pour Ă©viter les regards et les rĂ©flexions dĂ©placĂ©s.

Queer, Pieds, Gay, Jambes, Tongs, L'Homme, Hommes
Source

J’ai appris Ă  me trouver belle, malgrĂ© ce qui, pour les standards de beautĂ© du moment, ne l’est pas. Mon mari me trouve belle. J’ai Ă©tĂ© magnifique en mariĂ©e, l’annĂ©e dernière.

Tous les corps sont beaux. Avec ou sans marques, qu’elles soient vergetures, tâches de naissance, avec ou sans kilos en plus, ou cicatrices. Nous sommes toutes de belles personnes, avec nos particularitĂ©s. Ce n’est pas parce qu’on ne ressemble pas au clichĂ© de la meuf instagrammable que l’on n’est pas une belle personne au sens physique du terme.

Donc aime toi. Avec tes marques, tes cicatrices. Tes quelques kilos qui ont dĂ©cidĂ© de planter leur tente sur ton cul. Ton visage, que tu devras porter toute ta vie. On n’a qu’un seul corps, qu’une seule carcasse pour nous porter pour encore pas mal de dĂ©cennies, je l’espère. Alors puisqu’il faut faire avec, l’accepter rendrait Ă  tout le monde la vie plus douce.

Aime toi. ❤️


Photo mise en avant : Photo by bruce mars from Pexels

Nouveau commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *