Je très peu souvent de choses personnelles. Et pourtant, j’en ressens le besoin. J’ai besoin de m’exprimer et cet endroit, sur lequel je suis pratiquement anonyme, me permet d’écrire des choses très personnelles, que je ne souhaite pas forcément écrire sur un blog public, là ou on connaîtrait ma personne IRL, mon entourage…
Je sais que cet article sera très peu lu. J’écris parce que j’ai beaucoup de choses qui me pèsent en ce moment. Pour tout te dire, je ne suis pas très heureuse depuis quelques mois. Cela a pu pas mal se ressentir sur Twitter notamment, parce que j’ai pu me montrer assez sur la défensive, et parfois même agressive, alors que ce n’est pas du tout dans ma nature. J’ai même perdu pas mal de plumes, à cause de ces réactions extrêmes.
J’avais ouvert ce blog à la base pour parler maternité. On avait commencé les essais bébés en Mars 2019, et nous avons du tout stopper à cause de ma santé qui nous a joué beaucoup de mauvais tours. Je ne m’étendrai pas sur les détails de ma santé ici, c’est un cas tellement rare que je sais qu’il y a de grandes chances que je sois reconnue. Et surtout, je n’ai pas envie de parler de ce problème là précisément. C’est déjà assez pesant à vivre. Je ne parlerai que de ses conséquences qui me pourrissent littéralement la vie.
Depuis le mois d’Avril, clairement, je vais assez mal. J’alterne entre problèmes de santé, problèmes à mon travail que j’ai du quitter à cause de ma santé, et ce cumul fait que plus les jours passent, plus c’est difficile.
Sur le plan physique
Mon souci de santé me cause énormément de douleurs. J’ai déjà subi une opération, très lourde, très angoissante, cette année. Et la convalescence ne se passe pas aussi bien que prévu. On m’avait promis que je n’aurais plus de douleurs au bout de six semaines post-op. Les mois passent, les douleurs sont toujours là, et j’attends une seconde intervention qui sera encore plus lourde.
À cause de ces douleurs, je ne dors que très peu. Je suis constamment épuisée. Je ne partage plus que très peu d’intimité dans mon couple. Ma vie est complètement au ralenti. Je ne tiens ni debout, ni assise, ni couchée, ni à quatre pattes. Je ne sais vraiment pas comment je fais pour tenir, avec cette morphine qui n’est qu’à moitié efficace.
Pour le moment, je n’ai pas encore de reconnaissance handicap. Mais cela se fera surement après la seconde opération, bien que j’espère pouvoir retrouver toute ma mobilité. Je sais cependant que je ne suis pas physiquement à 100% valide. Je ne marche que très lentement, et parfois je boîte. Il y a beaucoup de choses de la vie de tous les jours que je ne peux pas faire, comme porter des courses, passer l’aspirateur, ramasser quelque chose au sol… Alors qu’au début de l’année, même si j’avais un peu mal, j’étais en pleine possession de mes mouvements. J’étais libre et entièrement valide. Et constater ce déclin, alors que je suis encore très jeune, il n’y a rien de pire.
Vu que physiquement, je suis complètement en carafe, j’ai beaucoup de souffrances émotionnelles.
Sur le plan psychologique
Comme je l’ai évoqué plus haut, moralement, je ne vais pas bien. Je sais que je me tape une énorme dépression, qui peut parfois prendre des penchants morbides.
J’alterne entre crise de douleur, et le mieux est d’attendre que la morphine fasse effet, crise d’angoisse / panique qui à cause de l’hyperventilation me provoque des parfois malaises, et parfois quelques moments plus doux ou ma vie est presque normale. Jusqu’à un faux mouvement qui fait recommencer la boucle infernale.
Je souffre physiquement. J’ai l’impression d’avoir été bernée par l’équipe médicale à qui je faisais confiance. Je suis chez moi, isolée, seule, et plus je suis seule et plus je n’ai envie de voir personne. Et pour couronner le tout, j’ai du démissionner de mon boulot, qui est passionnant, parce que je ne tenais vraiment plus. Il m’arrivait de venir travailler pliée en deux, en sanglotant de douleur. Je me disais que tant que je pouvais faire marcher mon cerveau, je pouvais travailler. J’ai fait une lourde erreur en pensant cela et ça n’a fait qu’aggraver mon état.
Même si tu te le demandes, je ne peux pas te dire quel métier j’exerce. Tout ce que je peux te dire, c’est que c’est un job de bureau, et que j’ai beaucoup de responsabilités. Et je ne pouvais plus les tenir, prendre de bonnes décisions, en souffrant autant.
Du coup, sans travailler et en restant chez moi, à attendre mon indemnisation pour pouvoir survivre, je suis seule. Je m’ennuie. Je déprime dans mon coin. J’ai fait tout le tour de ce qui m’intéresse sur Netflix et je m’attaque à Prime Video, et je t’avoue que c’est pas folichon.
Je sais que la situation n’est pas définitive et je me raccroche à ça. Mon mari est là pour moi, et quand ma santé ira mieux, avec ou sans statut de handicap, je pourrai travailler de nouveau.
Le souci, c’est que j’ai besoin de me sentir utile. Et en ce moment, je suis tout sauf utile. Je suis contrainte de vivre une vie très passive. J’attends. Mais je suis aussi impulsive et impatiente.
Même si je sais que la situation finira par se rétablir, il faut s’accrocher pour s’en sortir. Mois par mois, au fur et à mesure des convocations à l’hôpital, je vois les essais bébés qui se repoussent de plus en plus. Ce projet qui me tient tant à cœur s’éloigne de moi de plus en plus, et ça me bouffe. Je vois ce rêve, cet accomplissement de ma vie de femme, s’éloigner et j’ai peur que ça n’arrive jamais.
Du coup, je suis en totale admiration de mon mari, qui malgré toutes les emmerdes qu’on rencontre à la maison, arrive à tenir. Des fois, il s’en prend plein la gueule de façon injustifiée, et je m’en mords les doigts parce qu’il ne mérite pas ça. Et en même temps, il est toujours là pour m’épauler, m’aider du mieux qu’il peut, et essayer de me rendre la vie un peu plus douce. Je crois que je ne le remercierai jamais assez, et que je culpabiliserai toujours de lui faire porter autant de charge mentale en ce moment. Je sais qu’il en souffre, mais qu’il est fort, et que tous les deux on fait de notre mieux pour revenir à de meilleurs jours.
Le blog
Le site est en ce moment une de mes seules occupations. J’y passe donc en ce moment beaucoup plus de temps que d’habitude, et je suis beaucoup sur les réseaux sociaux attachés. Sur Twitter, je vais être assez tendue et agacée, bien que je discute pas mal avec quelques abonnés adorables qui arrivent à me faire relativiser et penser à autre chose. À avoir un semblant de vie sociale, parce que je suis incapable de voir qui que ce soit et parler de vive voix sans me mettre à avoir des trémolos dans la voix. Et sur Instagram, j’ai l’impression que c’est complètement différent.
Je ne sais absolument pas si tout ça se reflète sur le blog principal. Je sais que parfois, je vais prévoir une matinée entière de photoshoot pour tout ce que je viens de recevoir, mais que je repousse au lendemain à cause d’une crise. Mais malgré tout, je tiens mes délais. J’essaye de garder le cap et que rien ne se ressente, ou du moins le moins possible.
Le souci, c’est que sur Twitter, les gens sont malveillants.
Début septembre, j’ai subi deux grosses vagues de harcèlement, alors que j’étais déjà dans un état dépressif assez grave. Ce que j’ai reçu, je pense qu’une majorité de personnes “saines” l’aurait surmonté tranquille, à coups de blocks automatiques et de mutes.
Moi, j’ai été particulièrement impactée émotionnellement. J’ai failli tout arrêter. J’ai eu des idées sombres. Les gens n’ont absolument pas conscience du mal que peuvent faire de simples mots. Ils ne savent pas qu’ils peuvent littéralement détruire une personne.
Récemment, on a osé me dire que j’étais psychophobe, je ne sais même plus pourquoi. Encore une preuve que les gens balancent des horreurs sans connaître personne. Moi psychophobe? Mais c’est la plus grande des blagues. Je suis dans une des dépressions les plus trash que je n’ai jamais connu de toute ma vie, je suis TAG diagnostiqué et suivi du mieux que je le peux. Balancer ça à une personne qui souffre psychologiquement et en plus sans la connaître, c’est complètement irresponsable.
Du coup…
… c’est pas ouf en ce moment.
Je sais que je suis entourée de mon mari, qui est je pense un des maris les plus bienveillants au monde, même si parfois il peut être maladroit. J’ai quelques abonnés adorables avec qui je discute en ce moment et qui aident à ce que je me sente moins seule en journée quand Monsieur travaille.
Malgré cela, j’espère fort que tout sera fini très vite. Que je retrouverai la joie de vivre que j’avais avant Avril, que notre couple retrouvera son équilibre et que nos projets deviendront réalité, que je retrouve ma vie professionnelle… Tout ça quoi.
En attendant… J’essaye de me reposer. De minimiser la douleur. Et de m’occuper du mieux que je peux de mon site pour que ça me change les idées et que je pense à autre chose que ma vie assez monotone en ce moment.
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