Comme annoncé sur Twitter, j’avais envie de raconter un date que j’ai vécu il y a un peu plus de cinq ans, qui m’a marquée sur énormément d’aspects. Ce n’est pas mon premier date avec Monsieur X qui est aujourd’hui mon Mari, mais un date de ma période vaginalement trop sociable. Je crois que ce date est mon date le plus insolite, juste après celui de Alex, sur l’échelle du rencard chelou.
“Pauvre âme en perdition”
Mettons-nous d’accord avant de commencer:
Une personne qui couche, du moment qu’elle fait ça en sécurité et de façon bienveillante, sans faire de mal physiquement ou psychologiquement, fait absolument ce qu’elle veut.
Je préfère faire cette mise au point après le flot de hate d’un précédent article qui avait fait couler pas mal de bave et de larmes.
Je ne tolèrerai aucun jugement. On est sur un article feel-good, que j’écris pour le fun. Pas sur un endroit pour basher.
Cimer Albert.
Donc. À cette période, fraîchement dans la perspective de quitter un fiancé qui était violent depuis quelques années, j’ai commencé à aller voir à droite à gauche, grâce à AdopteUnMec.
(D’ailleurs, si un témoignage sur la violence conjugale t’intéresse, je me sens prête à en sortir un, mais je ne pense pas l’imposer si ça n’intéresse personne. À réfléchir. Bref.)
Je suis tombée sur le profil de Karim*. Beau gosse d’origine Marocaine, on discutait énormément. On était sur la même longueur d’ondes sur plein de choses. Les discussions étaient très intéressantes, nous ne parlions quasiment pas de sexe: politique, religion, avenir… Des conversations sérieuses qui faisaient penser à une relation saine, alors que je voulais du cul. Nous n’avions pas non plus le même avis sur tout, mais ça donnait lieu à des discussions pleines de respect et d’échange.
Bref, c’est cool de peut-être coucher avec un gars qui en a dans la tête en plus d’en avoir au fond du slip.
On a discuté toute la nuit par téléphone, de 20h à presque 6h du matin. On se disait sans cesse “ça serait bien qu’on coupe, on va être défoncés demain si on veut se voir”. Sauf qu’au bout d’un moment, j’ai fini par voir le jour se lever. J’ai eu une idée très con et je lui ai dit “Viens, on se prépare et on se prend un petit déjeuner dans un McDo en ville, ou dans une boulangerie!“.
Il a accepté. Direction la salle de bains pour me refaire la façade après une nuit blanche. Je ne me fais pas trop bonasse non plus, je suis fatiguée. Je me fais normale, juste ce qu’il faut. C’est un petit déjeuner avant tout! Un bon jean, un tshirt simple, des baskets, et un petit maquillage naturel et me mettant en valeur de façon très simple mais efficace.
Premier date
On se donne donc rendez-vous sur une jolie place, en ville, pour 7h30 du matin, un dimanche matin. J’étais stressée mais contente, et j’avais la dalle.
Et là je vois quoi: mon rencard qui se ramène, pile à l’heure, en costard cravate. Je me suis sentie pouilleuse comme jamais avec mon jean-tshirt! Mais bon. Vu les heures qu’on a passées au téléphone, je me dis qu’il n’est pas con, et qu’il ne s’arrête pas à l’apparence.
On se claque la bise, on reprend là ou on en était. C’était décontracté, malgré sa tenue qui était carrément décalée, mais qui faisait son petit effet. Le McDo étant fermé, on se rabat vers La Mie Câline pour prendre des viennoiseries et prendre le petit déjeuner chez lui.
Du coup, on a très vite pris un bon petit déjeuner, et on a passé une journée entre câlins, papotage, siestes, films, câlins… C’était sympa, sans prise de tête, et respectueux. Je suis partie de chez lui vers 22h environ, le temps que mon ex ait quitté l’appartement que nous partagions encore le temps que je déménage. Il travaillait de nuit, je ne voulais pas le croiser mais je voulais quand même dormir chez moi.
Deuxième date
Nous avons gardé contact. Un peu plus d’une semaine après, je retourne chez lui et rebelote, on passe une bonne journée. Il se confie un peu plus à moi, on câline, on regarde des films, les matchs de foot (Coupe du monde 2014), tranquille.
Justement, parlons-en, des confessions… Il a commencé à me parler de son ex. De son fort appétit sexuel, qu’ils se sont quittés, qu’il a été très triste… Je m’intéresse à ce qu’il me dit, il me parle de plus en plus… Et c’est là que je tilte, dès qu’il me parle de son ex. Il allait dans quelques détails, comme le motif pour lequel elle était partie, son prénom…
Des Stéphanie*, pas très sérieuse, quittant la ville pour aller faire une alternance à 200 kilomètres de là dans la logistique et le transport, il n’y en avait pas 36 000. J’étais sûre d’une chose: son ex, c’était une de mes meilleures amies. Sauf que je ne me souvenais pas qu’elle m’ait parlé de Karim*…
Du coup, j’ose.
— Ton ex par hasard Karim*, elle était pas brune? 1m70 environ? Un peu barrée?
— Si… Pourquoi?
— Je suis sûre que je la connais… Elle me fait beaucoup trop penser à une amie… Tu as encore son numéro? Il commençait par 06.57 et finissait par 46?
Il regarde dans son téléphone, en speed. Et là, il me regarde.
C’est à ce moment là que j’ai compris que j’avais perdu mon Karim*. Il a fait une tête de décomposé, complètement dégoûté de coucher et de bien s’entendre avec la meilleure amie de son ex, qui l’avait plaqué.
Je t’avoue que moi aussi, j’ai été un peu gênée… Parce que je me suis rappelée de la façon dont elle m’avait finalement parlé de Karim*: beau mec, marocain, très chic et un peu metro sur les bords, très bordélique mais très bon coup, habitant tel quartier. Un plan cul pour elle, rien de plus. Si j’avais su que c’était lui, le fameux plan cul de ma copine, jamais je ne serais allée rencontrer Karim*. Je ne récupère pas les restes des copines.
À partir de là, son attitude a complètement changé et il n’a plus souhaité que l’on se revoie. Il était vraiment perturbé et dégoûté, je ne sais pas trop de quoi.
J’ai respecté sa décision de couper tout contact, vu que ça le mettait mal à l’aise. Nous nous sommes dit au revoir respectueusement et chacun est parti continuer sa vie de son côté.
Aujourd’hui…
Quand je repense à cette période, j’y repense avec beaucoup de tendresse. Je crois que c’était vraiment mon meilleur date pas sérieux. C’était respectueux, nous avions des conversations très enrichissantes, on partageait énormément de choses… Et il était quand même bien doué au lit, c’est vrai.
Nous savions dès le début qu’il y aurait une fin, et que ça ne mènerait à rien de vraiment durable ou sérieux.
Je ne regrette absolument pas de lui avoir révélé que finalement, son ex qu’il regrettait, c’était la copine avec qui j’avais fait les 400 coups à la fac. Si je ne lui avais pas dit, je pense qu’on serait restés sex-friends plus longtemps c’est vrai. Mais en même temps, je ne voyais pas l’intérêt de lui cacher pour continuer. Il a toujours été très respectueux avec moi, donc c’était normal que je lui dise dès que j’ai compris. D’ailleurs, il m’a remercié de ne pas lui avoir caché.
Si toutes les histoires de cul pouvaient se passer avec autant de respect et de bienveillance… le monde serait bien plus doux!
*Les prénoms ont été modifiés.